top of page

Clochemerle à Salazie pour un hommage aux poilus réunionnais.


L'Ame de La france Carlo Sarrabezolle

Ce 11 novembre 2018, nous fêtons le centenaire de la fin de la première Guerre Mondiale. La Réunion (La colonie) a fourni son contingent de soldats pour défendre la France. Quinze mille jeunes hommes sur une population de cent cinquante mille habitants sont partis combattre l’ennemi dans les Ardennes et les Dardanelles(1). Une moitié seulement en est revenue. On ne le sait pas assez...

En 1931, avec les crédits de l’état, le député Gasparin offre à la commune de Salazie la statue de Carlo Sarrabezolles (2) : l’Ame de la France (3) en hommage aux morts de la Grande Guerre.

La statue de bronze est placée au centre du village devant la mairie et face à l’église. L’Ame de la France est représentée par une magnifique jeune femme aux seins nus portant un casque sur ses tresses (Jeanne d’Arc ou Marianne selon chacun) faisant le V de la victoire avec un brin d’olivier dans une main et un bouclier dans l’autre.

Choking, une « dévergondée » devant notre église, qui trouble nos jeunes gens! Impossible! Le curé Bourasseau n’accepte pas la concurrence de cette jeune femme devant sa nouvelle église, une copie de la cathédrale de Reims. C’est la mobilisation générale. Cacher ces seins que je ne saurais voir . On propose d’habiller la jeune guerrière, le maire de la Troisième République refuse de détourner l’œuvre de l’artiste.

En 1941, le régime de Vichy donne à Bourasseau l’autorisation d’enlever la statue. On tente vainement de la desceller du support avec des cordes. "Alors si c’est impossible, allons-y à la dynamite" propose Bourasseau. L’indécente se retrouve en plusieurs morceaux.

En 1948 (4), avec le retour de la République, on décide de replacer la statue ressoudée à Hell Bourg devant l’annexe de la mairie de Salazie. Malheur à elle, cette fois-ci c’est le cyclone (5) qui l’emporte. Elle restera une vingtaine d’année dans un débarras du coiffeur. On comprend mieux pourquoi elle a toujours ses très belles tresses.

En 1968, signe des temps: alors que l'on réclame la libération des mœurs pendant les événements de Paris, on ressort la jeune femme dénudée devant la mairie annexe d’Hell Bourg.

Aujourd’hui, c’est le monument aux morts du village et la statue est déclarée monument historique.

Un sacré clin d’œil à l’histoire du XX ème siècle. (6)

Pour les annotations, voir la page Hell Bourg: les cases créoles

Posts à l'affiche
Posts Récents
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page