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Cap Blanc

Des "Petits Blancs" à Cap Blanc. (1)

 

En empruntant ce sentier qui rejoint la Plaine des Sables, on est surpris par les traces de vie dans ce valon de la rivière Langevin au dessus du village de Grand Galet qui est déjà le bout du monde...

Tout d’abord en arrivant sur le premier plateau, au milieu des quelques cultures fruitières qui restent, on aperçoit une case en tôle et des anciens emplacements d’habitation. A la place du kiosque, il y avait une école. Puis en continuant notre périple vers les hauts, on retrouve des traces de murs d’habitation au bord de la ravine des Sept Bras avec des plantations des anciens habitants comme le Califon fleur ornementale qui a envahi le secteur et le camélia qui servait de savon… Sur ce plateau vivait tout un village avec son école également. On a compté jusqu’à une soixantaine d’élèves dans les deux écoles.

Ces habitants vivaient en autarcie, les hommes descendaient jusqu’à Langevin pour vendre leurs productions, le géranium principalement (2), et acheter ce qui manquait dans les hauts. La route n’est arrivée à Grand Galet qu’en 1968.  Leurs conditions de vie étaient rudes en particulier au moment de la période cyclonique. Marie Ducheman,nom de jeune fille Francomme, célèbre centenaire de Saint-Joseph est née le 6 janvier 1917 à Cap Blanc. Elle a dû quitter le village à l’âge de 14 ans après un cyclone pour suivre ses parents à Grand Coude.

 

« A l’origine cette population est arrivée à Grand Galet vers les années 1850. D’abord installée sur Langevin, c’est-à-dire en aval de la rivière ou dans les alentours de Saint-Joseph la ville proche ; après quelques années, le déplacement de population a continué sur Cap Blanc, c’est-à-dire plus en amont où les personnes se sont arrêtées, ne pouvant aller plus loin car au-dessus se trouve le volcan… 

Dans les années 1970, à la suite d’intempéries (cyclone, éboulis…) accentuant l’isolement, les derniers habitants sont revenus de Cap Blanc sur Grand Galet ou ont préféré desand su la kot.»  Réunion de familles Gilles Huguet anthropologue 2011

 

Dans les années 1990, le village de Grand Galet « classé à 95% en zone d’aléas naturels très forts »  devait être totalement délocalisé. Finalement en 2001, à la suite de diverses manifestations, interpellation au sénat… la commune de Saint-Joseph achète les terrains au Conseil Général pour les revendre aux habitants.

(1) « À la Réunion, les Petits Blancs des Hauts désignent les premiers habitants des Hauts de l'île de La Réunion, dont la peau était claire et le statut social peu élevé. Pour pouvoir survivre, ces Blancs, descendants d'Européens, s'engagent au cours du XIXe siècle dans un mouvement de colonisation des hauteurs, jusqu'ici considérées comme inaccessibles et laissées aux Noirs marrons. Ils y trouvent un climat agréable qui encourage leur fixation mais n'empêche pas une forme de misère. Ce groupe sera rejoint à compter de 1849 par des petits propriétaires terriens privés de leur main-d'œuvre par l'abolition de l'esclavage prononcée par Sarda Garriga l'année précédente. » Wikipédia

(2) « Ils furent fatalement amenés aux cultures vivrières et à l'élevage par la nécessité de se nourrir, l'espoir aussi de pouvoir ravitailler les plaines sucrières et les villes. Puis, l'insuffisance des ressources et l'échec de l'autarcie les poussèrent à chercher un revenu supplémentaire dans les cultures destinées à l'exportation. Mais le climat excluait toute plante «tropicale», l'éloignement et l'absence de routes, toute récolte pondéreuse et fragile, la pauvreté et la routine tout travail délicat ou astucieux. On sait que le problème fut assez habilement résolu par la culture des plantes à parfums, distillées sur place, et dont les essences, de très grosse valeur pour un très faible poids, peuvent se transporter facilement dans un sac à dos et sur les pistes escarpées. C'est ainsi que le Petit Blanc fut amené à cette polyculture primitive… » La vie dans les hauts Brulé974

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