La forêt de Mare Longue
En allant dans le sud sauvage, la visite de la forêt de Mare Longue s’impose. J’y suis allé plusieurs fois, et à chaque fois j'en revenais avec un sentiment d’être passé à côté de l’essentiel, ne reconnaissant pas grand-chose à part le figuier étrangleur et ne pouvant comprendre que les pancartes de l’ONF. La dernière fois, j’étais accompagné d’un ami de l’Entre-Deux passionné d’orchidées et là… je me suis régalé.
A quelques centaines de mètres du Baril, en remontant les pentes du piton de La Fournaise, on a créé la réserve biologique de Mare Longue sur les conseils de Thérésien Cadet. Une stèle rappelle son œuvre au départ des circuits. Depuis le site a intégré le territoire du parc national. Trois sentiers ouverts par l’ONF nous permettent la découverte de cette réserve naturelle.
C’est une forêt primaire des bas comme on n’en trouve plus dans les Mascareignes. Depuis leurs découvertes les hommes ont détruit presque la totalité des forêts. Une carte téléchargeable sur l’ancien site de la réserve est très explicite.
A Mare Longue, les bois de couleurs peuplent en grand nombre cette forêt qui s’étale sur une ancienne coulée de lave de plus de 400 ans. Avec l’aide des pancartes de l’ONF on y trouve le Bois de pomme, le Grand natte, le Petit natte, le Bois de rongue, le Bois de corail facilement reconnaissable, le Bois de rempart, le Bois maigre, le Takamaka, le Bois de joli cœur, le Bois de lait, le Change écorce, le Bois d’Osto, le Jamrosat importé au XVIII siècle qui s’est énormément développé et devient une peste végétale au même type que la vigne marronne… mais aussi le palmier cochon. Malgré les interdictions le palmiste rouge aurait quasiment disparu victime des braconniers à cause de ses qualités gustatives. On est bluffé par les stratégies des arbres et des arbustes pour assurer leur survie, enchevêtrement des racines dans la roche volcanique pour assurer leur maintien, longues tiges droites pour aller rechercher la lumière…
Sous ce « couvert végétal », poussent les fougères, les plants de cardamome, les mousses et les orchidées épiphytes ou terrestres. Il nous arrive de passer à côté sans les remarquer, mais avec l’œil avisé de Daniel nous avons pu voir la plus connue, la jumellea fragran ou faham espèce protégée, qui sert à faire la fameuse liqueur de faham et l’aéranthes arachnites perchée à deux ou trois mètres de hauteur.
Bois de pomme Bois d'Osto Fleur de Jamrosat
Fruit du Petit Natte Fruit du Grand Natte Fleur de Quinquina péi
Le bois du Grand Natte et du Petit Natte est très apprécié par les menuisiers, la pulpe des fruits servait malheureusement à la fabrication de la colle zoizeau.
Aéranthes arachnites
Réserve Naturelle Pourquoi une réserve naturelle.